Monday, August 07, 2006

guillotinages


BOURRÉE DE BOURREAUX



1. Les distinctions essentielles se confondent avec des capitulations.
2. La persistance fait le bourreau.
3. Il préfère des expressions qui hésitent à aller par des chemins étrangers, mais n’aime pas celles qui restent à la maison.
4. Le sujet au bout de quelque temps finit par rouler dans le sol.
5. Il coupe des têtes pour réfuter la sienne.
6. Il écrit pour que l'intimité avec l’étrange soit excessive et problématique.
7. Une écriture trôp "ouverte" ferme beaucoup de portes.
8. La complexité monte dans des phrases faciles pour ensuite danser plus rapidement... et au contraire.
9. Les personnes trop subtiles rendent la communicabilité impraticable.
10. On fabrique beaucoup de consciences de soi détachables pour dissimuler qu'on est prélablement décapité.
11. Il écrit des notes parce qu'il évite le livre. Il publie des livres pour faire disparaître les notes.
12. L'interrogation cherche l’élimination de son objet par des voies elliptiques.
13. Les couleurs n'ignorent pas les circonstances.
14. Le potentiel s'épuise dans la propension pour l'événement. Les événements ne s'épuisent: ils s’actuallisent.
15. Le mauvais vin élucide plus la lucidité que le cognac.
16. Malgré sa ruse de se déclarer inexpérimenté, il est devenu un expert dans l'inexpérience.
17. Il réussit seullement à se rappeler des tas de choses a qui il n'a pas prêté attention.
18. Il s'est triplé dans l’indescriptible.
19. Il marche beaucoup pour que les idées se nettoient.
20. Il aide les personnes à ne pas penser ni dans soi-même ni dans les autres.
21. Il essaye de commercialiser l'anonymat, mais sans profit.
22. Il écrit mais ne parle pas. Dans les deux cas il opte par le silence contre le silence.
23. Il se renforce en se réfutant.
24. L'objectivité est une hallucination. Il devient dans la grace de l’inexact.
25. Le monde ne pourra jamais écrire les faux-pas a qui on appele l’histoire.
26. Les mots finissent de le décrire exactement comme «ce n'est pas». Cela le fait sourire.
27. La distance met en scène les approches.
28. La plupart des questions aiment devenir carnivores.
29. Sexe sans sexe? On pratique le débauche comme ascèse?
30. Les expressions qu’il utilise, malgré l'apparence faible, finissent d'induire beaucoup de gens à des choses fortes.
31. Le monde est maquillage. Porquoi la nettoyer?
32. Il est le discrêt esclave de la prose mesquine des langues maternelles. Le lyrisme pourra arriver plus tard, seulement pour deembêter.
33. La prose se perfectione dans l’absence d’idées. Il faut a tout prix eviter le noyau des questions.
34. On trouve jolies réponses pour des questions médiocres mais il n'y a point pour les intéressants.
35. Les romans sont écrits à côté des interrogations.
36. La disparition des questions s'est rendue feconde dans l’essence du roman policier.
37. Les choses habituelles sont celles qui réalisent les personnes extraordinaires. Personne ne réalise pas de choses extraordinaires?
38. Avant qu’on le lisent on le croit déjà imbécile. Après qu’on le lisent on veut finir avec le scelérat!
39. Qui a de la patience pour vivre plus de 200 ans?
40. A chaque moment il se déconcentrait.
41. Il ne pouvait pas retourner au point de départ parce qu'ils l'avaient volé.
42. Il ne réussissait pas à penser dans «cela» bien qu’il commençait déjà à oublier le sujet.
43. Il ne réussissait à se réconcilier plus jamais avec quelconque forme bureaucratique.
44. Chaque ligne écrite par lui surabondait la rhétorique de la terreur.
45. Il admettait que le rire aidait fortement à accomplir le procés de traduction dans l'obscurité.
46. Il énonçait ce qu’il méconnaissait parce que s'était la chose la plus importante.
47. Il plaçait des hypothèses dans une langue hypothétique.
48. Il sentait la nouveauté comme un climat propice pour des futures banalités.
49. Quand un tigre de papier hurle ici – il y a des pluies àcides lá-bas.
50. On l’avaient coupé la langue pour qu’il puisse parler par les coudes.
51. Le babillage étranger lui provoquait la sensation qu’il etait devenu ventriloque.
52. Qu’est ce qui se produit avant le nom des choses?
53. Il utilisait les adjectifs comme une façon d'animalizer.
54. Il s'exerçait dans une rigoureuse strip-tease verbale. Est ce qu’il y a quelque chose nue à l'intérieur des mots ?
55. Quand les citations appropriées manquent il n’a peur de forger des fausses.
56. Ça pouvait n’être pas drôle, mais ça lui donnait envie de rire. Quoi?
57. Il peut sembler un type facile, mais il finira pour être autour de tes idées comme une bête affamée.
58. Les questions avortaient parce qu'ils ne trouvaient pas des vrais sujets.
59. L'envie d'être animal coexistait avec l’envie d’être plante, mais déracinée et si possible avec des ailes.

Delalande, by and not by Nabokov


Comme un fou se croit dieu
nous nous croyons mortels

(Delalande, by Nabokov)

We are more than God’s curiosity
about the absence of Himself

(Delalande, not by Nabokov)